Un historien d’art allemand raconte les vitraux « Ely » de l’église Notre-Dame
Dans les Mauges peut-être plus qu’ailleurs, il est des trésors que l’on a sous les yeux et que pourtant on ignore. Indiscutablement, l’ensemble de vitraux de l’église de Beaupréau : « l’un des plus importants de l’Ouest de la France par leur superficie et surtout par la valeur artistique et historique qu’ils représentent » (source : ASPCRB), en fait partie.
Ce mardi 28 juin, Götz Pfeiffer, historien d’art de l’université de Göttigen est venu présenter, en français, l’histoire de cette famille de peintres-verriers installés dans un premier temps à Nantes (dès 1878), puis, à partir de 1884, à Kassel, en Allemagne. De 1878 à 1901, une quarantaine de vitraux (sur la cinquantaine que comprend l’église) proviendront de cet atelier, à la demande du curé Guimier. Les vitraux sont alors acheminés en train jusqu’à la gare de Varades, d’où ils rejoignent Beaupréau, non sans quelques chocs, en charrettes conduites par des chevaux, avant d’être délicatement installés parfois à plusieurs dizaines de mètres du sol.
Les réalisations de la famille Ely (père et fils), sont visibles en France, en Allemagne, mais aussi aux Etats-Unis, au Mexique ou en Haïti. De l’avis général, celles de Beaupréau sont considérées comme leur chef-d’œuvre, du fait du savoir-faire de la maison et du choix des verres aux couleurs présentant des intensités, des nuances et des détails extraordinaires (originaires des monts de Bohème). Ce génie qui emprunte autant à l’artisanat qu’à l’art, a pu pleinement s’exprimer aussi grâce à la vision et la ténacité du curé Guimier (le partenariat s’est arrêté dès l’arrivée de son remplaçant : le curé Ménard).
Cette alliance originale permet aujourd’hui de disposer à Beaupréau d’un patrimoine unique qui peut se lire, dans le contexte très chahuté de la seconde moitié du XIXe siècle, comme une allégorie de « la mission divine de la France ».