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Marie Sourice, artiste peintre

Le musée de Saint-Florent-le-Vieil qui a pris – provisoirement – ses quartiers d’été à la Ferme abbatiale des Coteaux, a saisi cette occasion pour rendre hommage cette année à Marie Sourice, une artiste peintre passionnée par les villages fleuris de son Anjou natal.

À quoi tiennent les choses ? Un poste de médecin devenu vacant. La nécessité de trouver rapidement un remplaçant. Si le curé Bretaudeau n’avait pas amicalement convié Jules Sourice, tout jeune docteur alors, originaire d’Andrezé, à venir s’installer à Saint- Florent, sa fille Marie (née en 1906, décédée en 1979) n’aurait jamais tissé, à travers son art, ce lien si fort avec cette petite cité des bords de Loire qu’elle a peinte inlassablement. Dans sa famille, on l’appelait « Mimie ». Et tous les Florentais qui l’ont connue et pour lesquels elle était devenue une figure si familière l’appelaient aussi « Mimie Sourice ». On était habitué à la croiser dans les rues du vieux Saint-Florent ou sur les bords de la Loire, assise sur son pliant, revêtue de sa blouse, sa palette dans une main, ses pinceaux dans l’autre, peignant le paysage qu’elle avait sous les yeux. Souvent le Mont-Glonne avec sa célèbre église abbatiale dans son écrin de verdure et la Loire en contrebas. Ou, de façon beaucoup plus cadrée, un vieux porche, orné d’une glycine, une maison ancienne, avec son coin de jardin, toujours fleuri, auxquels elle ne manquait pas d’ajouter une touche de vie, une note humaine. Toujours prête à engager la conversation, sur le ton le plus amical et avec tous : vieilles gens ou jeunes gamins, Florentais ou touristes, toujours souriante, mais franche aussi. Que ce soit en paroles ou par ses tableaux, de loin et pendant de longues années, elle fut le meilleur agent touristique que le Mont-Glonne ait eu, avec même le costume de l’emploi, n’hésitant pas pour les grandes occasions (comme la Foire aux Croûtes, rue des Lices, à Angers) à porter la coiffe, sans fausse pudeur ni ostentation, s’affirmant – on ne pouvait l’être plus qu’elle – authentique Angevine et fière de l’être !

« Peintre des glycines »

Son initiation à la peinture, elle la doit à un peintre rencontré en Bretagne, Maurice Levis (1860-1940), membre de la Société des artistes français, qui peignait des paysages de France et d’Orient et qui avait eu lui-même au nombre de ses maîtres, un paysagiste au talent reconnu : Harpignies. Deux voyages en Algérie, en 1936 et 1938, qui la confrontaient à son tour aux couleurs de l’Orient, ont certainement joué également un rôle dans sa formation d’artiste et contribué aussi sensiblement à éclaircir sa palette, aux couleurs de plus en plus vives comme en attestent ses nombreuses vues du Mont-Glonne, avec l’église abbatiale jaillissant des arbres en surplomb de la Loire ou le Marché aux fleurs d’Angers qui fut chez elle un autre grand thème récurrent. Mais, par goût ou pour répondre à des commandes, elle peignait aussi bien Fougères et son château que Clisson et les bords de Sèvre, le sanctuaire de Béhuard, la tour d’Oudon, les ruines du château de Gilles de Rais à Champtocé, partout chez elle en Anjou, ne délaissant le volant de son increvable petite Rosengart que pour planter son chevalet au coeur d’un village ou au bord de l’eau, pour y peindre des toiles de plus en plus fleuries. Personne n’a oublié ses cerisiers et pêchers en fleurs, jaillissant au-dessus des murs des ruelles du vieux Saint-Florent, ses arbres de Judée en bord de Loire et son goût pour les lilas, les jasmins, les giroflées et surtout les glycines qui ont fait d’elle véritablement le « peintre des glycines ».

Jacques Boislève

Source : Les Cahiers des Mauges 2019

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