Le quartier du four à ban à Jallais
Le premier château de Jallais appelé « La Salle », a été détruit à la fin du XIIIe siècle. Il occupait à peu près le quartier qu’on appelle aujourd’hui « Quartier du Four à Ban ». Pourquoi ce nom ?
Au moyen-âge, il était habituel que les habitants d’un village vivent près d’un château dont le seigneur avait le devoir de leur assurer « aide et protection », ainsi en cas de danger ils venaient se réfugier derrière les remparts.
En contrepartie, les villageois avaient de lourdes obligations envers leur « maître ». Parmi ces servitudes il y avait les banalités. Le châtelain était souvent le seul propriétaire d’un moulin pour moudre le blé, d’un pressoir pour faire le vin et bien sûr d’un four pour cuire le pain.
Le four ne fonctionnait pas tous les jours, seulement une fois par semaine ou même par quinzaine. On y cuisait de gros pains avec beaucoup de mie et une épaisse croûte bien dorée qui permettait une longue conservation. Quand le seigneur et sa maisonnée avaient cuit leurs pains, ils faisaient savoir à la population que le four était chaud et qu’elle pouvait à son tour venir cuire ses pains.
Ce privilège du Seigneur s’appelait un ban. D’où le nom de « four banal » et de « quartier du Four à Ban » donné au quartier où il était construit.
C’était une source importante de profit, aussi les propriétaires veillaient jalousement à la conservation du four. À l’instar des autres droits seigneuriaux, le droit de banalité fut supprimé par la Révolution, le 17 juillet 1793. Peu à peu, les fours banaux ont disparu du paysage de nos villages. A Jallais, la seule trace de l’existence de cette pratique passée est le nom de ce quartier dans la partie la plus ancienne du bourg.
Dans le mur de la maison de santé de Jallais (anciennement le presbytère datant du XIV e siècle) on peut observer des briques vestiges d’un four ancien. Mais il est peu probable que ce soit le four banal.
Bernard Courant