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Il y aura un chêne de Saint Quentin dans « la forêt » de Notre-Dame

« Ils voient dans les arbres comme je lis dans un mur de pierres ». Olivier Robineau, maçon à Saint-Quentin-en-Mauges, ne dissimule ni son enthousiasme ni son bonheur pour parler de « son » morceau de chêne qui va rejoindre -via les Ateliers Perrault- la charpente de Notre-Dame de Paris et décrire le savoir-faire des charpentiers.

Propriétaire avec son oncle, d’un petit bois situé à Saint Quentin, il n’a pas hésité une seconde pour ouvrir sa forêt à Joseph Canuel, un des équarisseurs à l’œuvre pour le projet. Equarrir un arbre, c’est le mettre d’équerre à l’aide de haches, mais en respectant le fil du bois. Cette technique ancestrale -qui tient davantage de la caresse que du coup porté- nécessite un réel savoir-faire et des outils particuliers ; soixante haches ont d’ailleurs dû être spécialement forgées par un taillandier alsacien pour les Ateliers Perrault. Forte de ses 263 années d’expérience au service de la restauration du patrimoine, l’entreprise de Saint-Laurent-de-la-Plaine a été retenue pour reconstruire les charpentes du chœur et de l’abside de la cathédrale ravagée par un incendie le 15 avril 2019. Un millier de chênes sera nécessaire, provenant essentiellement des forêts domaniales de Bercé, Bellême ou Tronçais. Mais il y aura bien un petit bout des Mauges dans la future forêt de Notre-Dame ; un petit morceau d’à-peine deux mètres.

Joseph est venu le choisir sur place à l’aide d’un gabarit, puis l’arbre a été abattu « à l’ancienne », à l’aide de haches, puis pour finir, au « godendard » (longue scie à deux manches). Comme il se doit, le tout s’est terminé autour d’un repas et avec de la musique. Mais le morceau de chêne de Saint Quentin n’a pas terminé sa pérégrination. Joseph le transportera jusqu’à la capitale…en vélo (à l’aide d’une charrette qu’il a confectionnée), en s’arrêtant à chaque centre de formation qui sera sur sa route, pour présenter et expliquer la jeunesse et la beauté de son noble métier.

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