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1945 : le retour des prisonniers

Les bulletins paroissiaux annuels rédigés par le curé Brec pour les années 1939 à 1943 et le curé Le Boulh pour les années 1944 et 1945, fournissent des renseignements précieux sur la vie à Bouzillé pendant la deuxième guerre mondiale. L’occasion de s’intéresser aux prisonniers de notre commune.

Les prisonniers.

 A la déclaration de guerre en 1939, le curé Brec a le moral : n’écrit-il pas en août à propos des mobilisés : « Espérons qu’ils reviendront bientôt et victorieux ! ». La suite des événements ne correspondra pas tout à fait à ses vœux.

En 1940, sur les 105 hommes mobilisés, 71 le sont dans les formations de l’avant, 30 dans les services de l’arrière et 4 en Afrique du Nord et en Syrie. Suite à la défaite de la France en 1940, 42 soldats sont faits prisonniers.

En 1941, 5 d’entre eux rentrent à Bouzillé : Louis Aillerie, Pierre Chesné, Victor Réthoré, Edouard Barreau et Alphonse Allard. 1943 voit le retour de 4 prisonniers : Marcel Nicolas et Paul Cussonneau du Fossé neuf, Georges le frère de l’abbé Caillaud et Marcel Martin, mari d’une réfugiée du nord.

En revanche, dès la fin de 1942, des jeunes sont requis par le STO, Service du Travail Obligatoire, et partent en Allemagne. C’est le cas d’Emile Morinière. Puis, en 1943, c’est une nouvelle fournée : Pierre Dénéchère, l’instituteur, au nord de la Norvège, Eugène Chéné, Eugène Martin et Joseph Neau dans la région de Stettin, Joseph Coiffard et Maurice Mosset près de Cologne.

La solidarité.

 Très vite, la commune va venir en aide aux prisonniers. Dès 1941, les envois de colis, pour environ 10 000 francs, marquent la générosité des habitants. En 1942, une collecte atteint la somme de 14 300 francs. Les bénéfices des séances de variétés et la vente de billets de tombola permettent d’envoyer 20 000 francs « aux chers absents » comme l’écrit le curé Brec. Enfin, une grande kermesse, en août 1943, dans le parc du château de la Mauvoisinière, permet d’envoyer « une recette substantielle » aux prisonniers.

Le retour.

En 1945, les prisonniers sont tous rentrés. Le dernier à revenir à Bouzillé est Jean Chesné.  Il est vrai qu’il a fait un long périple depuis la Russie où il rencontré le marquis de Saint Pern lui aussi prisonnier. Son retour, le 31 juillet 1945, correspond au jour du mariage de Victor Thiau à la Guichetière auquel il a bien sûr joyeusement participé.

Les fêtes et cérémonies.

Le 9 septembre 1945, une grande fête est organisée en l’honneur des prisonniers et déportés. Après la messe célébrée par le chanoine Brec, devenu archiprêtre de Saumur, un banquet rassemble tout le monde. Le capitaine Gautier évoque les tristes et interminables jours de la captivité, en particulier, le maigre brouet servi dans les camps de prisonniers. Il remercie le Comité d’Entraide qui s’est tant dépensé pour les captifs. Une photo de groupe réunit tous les convives.

Le 11 novembre suivant, près du Monument aux Morts au cimetière, Charles Pousset, le nouveau maire énumère le nom des 6 jeunes qui ne sont pas revenus: Joseph et Maurice Terrien, Paul Grimault, Joseph Hangouet, Robert Réthoré et Joseph Viau.

Groupe d’histoire locale et du patrimoine de Bouzillé

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